Dans l'entretien, Bernard Arnault revient sur sa démarche controversée. En 2008, il crée en Belgique la fondation Pilinvest, semble-t-il destinée à faciliter, le jour venu, la transmission de sa fortune à ses ayants droit. La Banque nationale de Belgique chiffre à quelque 4 milliards d’euros le montant des actifs que le patron du groupe LVMH a transféré outre-quiévrain.
En juillet de l’année dernière, Bernard Arnault introduit ensuite une demande d’acquisition de la nationalité belge par naturalisation, seule voie qui lui est ouverte puisqu’il ne satisfait pas aux critères (notamment de résidence) attachés aux autres formules de la prise de citoyenneté belge. C’est d'ailleurs le même itinéraire qu’a emprunté Gérard Depardieu.
La naturalisation relève d’une commission parlementaire, qui prend sa décision après avoir recueilli les rapports du parquet général, de l’Office des étrangers, du ministère de l’Intérieur et de la sûreté de l’Etat. Or, seule cette dernière donne un avis favorable, ce qui n'a rien d'étonnant sauf à imaginer Bernard Arnault lié à des groupes terroristes.
Plusieurs députés, membres de la commission, estime incomplètes et peu convaincantes les raisons invoquées par l’impétrant pour justifier sa démarche. Cela n’empêche pas le président de la commission d’exprimer sa surprise à la décision de renoncement de Bernard Arnault qui, lui, se dit incompris des Belges et soucieux d’éviter tout équivoque. Le dispositif patrimonial de la fondation reste cependant en place.