La Suisse se résigne à plus de transparence bancaire

Sous la pression, la Suisse a décidé d'entreprendre toutes les démarches possibles pour dissuader l'afflux de capitaux douteux. Le secret bancaire est en parti remis en question, dans le cadre d'une ouverture vers plus de coopération fiscale avec les autres pays. Les banques, de leur côté, avertissent leurs clients de nouvelles exigences en terme de transparence.

Avec notre correspondant à Genèves, Laurent Mossu

La Suisse, pressée de toutes parts, ne veut plus apparaître comme un paradis fiscal. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle opère un virage à 180 degrés. Le gouvernement s’est engagé à ce que le pays ne serve plus de refuge aux capitaux douteux et veut obtenir des établissements financiers plus de rigueur et de moralité.

La ministre des Finances, Eveline Widmer-Schlumpf, mène une sévère remise en ordre des pratiques bancaires. Des conventions d’entraide fiscale ont été signées, une coopération établie avec divers gouvernements pour taxer en Suisse les capitaux cachés et le secret bancaire a été en grande partie vidé de ses attraits.

Les banques elles-mêmes imposent à leurs clients de déclarer leur argent au fisc faute de quoi les comptes sont fermés. C’est par exemple le cas du Crédit suisse et de Julius Baer qui ont adressé un ultimatum en ce sens aux épargnants allemands.

S’il reste encore bien à faire, la Suisse n’est déjà plus la Suisse. Ce cheminement est effectué dans l’amertume, car la Confédération estime, comme le montrent les dernières révélations de l’Offshore Leaks qu’elle n’est vraiment pas la seule à devoir s’amender.

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