Ce sont BNP Paribas et le Crédit agricole qui sont épinglés. Ces deux grandes banques françaises auraient aidé leurs clients à placer des avoirs dans des paradis fiscaux comme notamment les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans ou Singapour, depuis la fin des années 1990 et durant les années 2000.
Selon les informations rapportées par Le Monde, BNP Paribas aurait opéré par l'intermédiaire de ses filiales à Singapour et à Hong Kong tandis que le Crédit agricole se reposait sur sa filiale suisse. Dans les deux cas, elles l'ont fait avec l'aide d'une société spécialisée dans les domiciliations offshore, Portcullis Trusnet.
Des montages financiers complexes
Pour organiser l'évasion fiscale de ses clients, le Crédit agricole aurait aidé à la création de 36 structures offshore par l’intermédiaire de ses implantations en Asie. De son côté, BNP Paribas aurait participé à la constitution de 56 sociétés commerciales internationales, à partir de ses filiales à Jersey et en Asie.
Des sociétés aux montages financiers très complexes, si l’on en croit les données compilées par le consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) à l’origine de l’enquête. Pour sa part, BNP Paribas a défendu la légalité de ce type de service au client. Et de souligner que « ces sociétés ont été constituées dans la plus stricte légalité, pour de riches clients asiatiques ou domiciliés en Asie » dont elle connaissait parfaitement l'identité.
Le secret bancaire
Pour sa part, le Crédit agricole s'est refusé à tout commentaire, se retranchant derrière « le secret bancaire ». Mais pour Dominique Lacoue-Labarthe, spécialiste des crises bancaires et professeur à l’université Montesquieu Bordeaux IV, « sur le plan purement juridique, il n’y a pas d’interdiction de principe pour une banque de donner des conseils ou d’aider un client à créer un trust à l’étranger. Ce n’est pas répréhensible en soi, mais encore une fois, il faut que les aspects fiscaux sont correctement traités ».