Aveux de Cahuzac : Jean-Marc Ayrault lui demande «de tirer les conséquences» de ses actes

Après les aveux sur l'existence de son compte en Suisse et la mise en examen de Jérôme Cahuzac pour blanchiment de fraude fiscale, Jean-Marc Ayrault a affirmé au journal de 20 h de France 2 qu'il avait été trahi par son ancien ministre du Budget, qu'il n'était au courant de rien. L'objectif de cette intervention télévisée était d'éviter que son gouvernement ne paie les pots cassés pour le mensonge de Jérôme Cahuzac.

« Je ne savais rien », a affirmé Jean-Marc Ayrault. Sans preuve du contraire et même s'il a tout de même concédé avoir eu des doutes, le Premier ministre a expliqué qu'il avait fait confiance à Jérôme Cahuzac jusqu'au bout, et que celui-ci l'avait trahi. Un Jérôme Cahuzac sur lequel il a fait porter la totale responsabilité d'une situation qui rejaillit pourtant forcément sur l'image du gouvernement et du président de la République qui avait promis la République irréprochable.

Mais sur cette question Jean-Marc Ayrault botte en touche : « Ce n'est pas parce qu'il y a eu une faute grave individuelle que vous devez porter ce préjudice à l'ensemble des responsables politiques de ce pays. » Pour cette faute individuelle, la sanction viendra de la justice. D'ailleurs, le Premier ministre n'a cessé de mettre en avant l'indépendance de la justice comme pour prouver sa bonne foi.

Cependant, pour Jean-Marc Ayrault, Jérôme Cahuzac doit assumer les conséquences politiques de ses actes : « Moi, je demande à Jérôme Cahuzac de tirer les conséquences, toutes les conséquences et de ne plus exercer des responsabilités politiques quelles qu'elles soient. » 

Malgré cet effort d'explication et de justification, la situation est particulièrement délicate pour l'exécutif. Comment le président de la République et le Premier ministre pouvaient ne pas avoir les moyens de vérifier des informations dont la presse disposait ? D'ores et déjà la question a été posée par l'opposition.

Partager :