La phrase tourne désormais en boucle sur internet. Le 5 décembre dernier, le lendemain de la divulgation de l’enregistrement par Mediapart, Jérôme Cahuzac clamait son innocence devant les députés, à l’Assemblée nationale : « Je n’ai pas, Monsieur le député, de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant », affirmait-il.
Le ministre répondait ce jour-là à une question du député UMP, Daniel Fasquelle. Ce dernier se dit, aujourd’hui, « choqué » par ce mensonge. « Il doit des excuses aux Français qu’il a trompés. Il doit des excuses à la représentation nationale, notamment aux députés qu’il a également trompés en répondant comme il avait répondu lorsque je lui ai posé cette question », a déclaré Daniel Fasquelle.
A gauche, ce mardi après-midi à l’Assemblée, peu avant l’annonce de ses aveux, on voulait croire jusqu’au bout à l’innocence de l’ancien ministre du Budget. « J’espère vraiment, pour lui, pour la représentation nationale et pour la République, qu’il a dit la vérité parce qu’effectivement si ce n’était pas le cas, cela ferait le lit de tous les populismes et ça serait effectivement dramatique », a insisté Razzi Hammadi, député socialiste.
Les députés socialistes accusent maintenant le coup. Un coup de massue pour certains. Une « impardonnable faute morale » aux yeux de François Hollande. Le président de la République et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui sont désormais pointés du doigt par l’opposition. « Comment pouvaient-ils ne pas savoir ? », s’interrogent aujourd’hui certains députés de l’UMP. Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, cette affaire pourrait une nouvelle fois profiter aux extrêmes en général et au Front national en particulier.
Jean-Marc Ayrault a réagi après l'annonce de la mise en examen de Jérôme Cahuzac pour blanchiment de fraude fiscale. Le Premier ministre a exprimé sa « tristesse ».