Achats de votes à Corbeil-Essonnes: une information judicaire est ouverte

Le parquet de Paris vient d'ouvrir une information judiciaire sur des soupçons d'achats de votes à Corbeil-Essonnes, lors de la campagne municipale de 2010, remportée par Jean-Pierre Bechter, le successeur de l'industriel UMP Serge Dassault. L'instruction est ouverte pour achats de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux.

C'est la deuxième fois en quelques années que Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, signale l'existence de flux financiers suspects à Corbeil-Essonnes, prélude à l'ouverture d'une enquête plus approfondie. Que Serge Dassault soit aux commandes ou que ce soit son successeur, Jean-Pierre Bechter, il semble donc que de fâcheuses habitudes continuent à gangréner la vie politique locale.

En 2007, un prêt de 500 000 euros attribué à un conseiller municipal proche de la cité des Tarterêts avait déjà soulevé bien des questions, mais le dossier avait été finalement classé sans suite. Puis, le Conseil d'Etat avait été contraint d'invalider les résultats des élections de 2008, de nombreux habitants ayant évoqué par écrit des dons en argent versés par Serge Dassault, avant de se rétracter.

L'histoire risque bien de s'être répétée puisqu'une somme de près de deux millions d'euros aurait transité cette fois en 2010 par le Liban avant d'atterrir dans les poches d'entremetteurs chargés d'arroser militants et électeurs. Sauf que tout le monde n'a pas touché sa mise, et c'est ce qui a fini par mettre le feu aux poudres. En décembre dernier, des coups de feu ont éclaté au cœur de la ville, poussant enfin certaines langues à se délier.

 

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