La mesure était emblématique et le symbole politique était fort : taxer les plus hauts revenus en pleine période de crise. Annoncée un soir de février 2012, en plein campagne présidentielle, cette proposition avait permis à François Hollande de repartir à la hausse dans les sondages, alors qu’il était en perte de vitesse.
Cette mesure était notamment très populaire à gauche et à l’extrême gauche, six Français sur 10 s’y déclaraient favorables. Une promesse que l’exécutif traîne depuis désormais comme un boulet.
Le Conseil constitutionnel l’avait retoqué en décembre. C’est maintenant au tour du Conseil d’Etat de mettre en garde le gouvernement. En cause, notamment, ce taux de 75% qui pourrait être jugé confiscatoire.
Un nouveau camouflet pour l’exécutif qui doit donc repenser son système. Deux pistes sont désormais à l’étude : un impôt de 66 % calculé à la fois sur les revenus du travail et du capital, ou la taxation des entreprises qui distribuent des salaires au-dessus d’un million d’euros.
Le gouvernement va maintenant prendre le temps de réfléchir et de digérer la nouvelle. Car après avoir notamment renoncé à ramener le déficit à 3% du PIB en 2013, c’est une nouvelle promesse de François Hollande qui tombe à l’eau.