« Ce sont des propos inopportuns ». C’est ainsi que Patrick Balkany qualifie les critiques lancées sur France Inter par Jean-Pierre Raffarin, énumérant les « cinq erreurs » de la campagne menée par Nicolas Sarkozy. Propos de l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac que peu ont goûtés parmi les participants à cette journée organisée par les amis de l’ancien président de la République, à la Maison de la Chimie, à Paris.
Irrité, Laurent Wauquiez l’est aussi. « C’est trop facile de rentrer dans des critiques de Nicolas Sarkozy », lâche l’un des actuels vice-présidents de l’UMP. « J’ai été pendant cinq ans à ses côtés, et maintenant, tout d’un coup, il y aurait telle ou telle critique ? », s’interroge-t-il.
Le droit d’inventaire n’était clairement pas à l’ordre du jour de cette journée. L’heure était plutôt aux louanges, comme n’a pas manqué d’en faire Jean-François Copé, président de l’UMP : « Vous vous souvenez de la présidence française de l’Union européenne ? C’était un moment extraordinaire ! »
L'ombre de l'hypothétique retour
« Extraordinaire » : un mot qui a beaucoup été employé lors de cette journée, pour qualifier le bilan de Nicolas Sarkozy. Clou du spectacle, Ingrid Betancourt, ancienne otage des FARC, a rendu un hommage appuyé à l’ancien chef de l’Etat français.
Mais en contre-point de ce concert de louanges, quelques voix discordantes se sont, tout de même, fait entendre. Le député Pierre Lellouche a ainsi évoqué, lui, un nécessaire droit d’inventaire. « Il y a eu des erreurs, sinon, on n’en serait pas là. On aurait été reconduits par les Français. Un certain nombre de réforme n’était probablement pas au rendez-vous », juge le député.
L’UMP a du mal à tourner la page des années Sarkozy, bloquée dans sa rénovation par un hypothétique retour de l’ancien chef de l’Etat.