Les efforts de Jean-Marc Ayrault n’y ont pas suffi. Le Premier ministre a pourtant enchaîné les rendez-vous avec les présidents de groupe du Sénat et de l’Assemblée nationale, mais sans parvenir à trouver de réponse favorable à l’épineuse question du droit de vote des étrangers.
Le gouvernement se heurte à la dure loi mathématique : il n’y a pas de majorité des 3/5 du Parlement pour voter ce qui est la 50e promesse du candidat Hollande.
Et en coulisse, un ministre le reconnaît aujourd’hui : le projet sera enterré sauf retournement spectaculaire de Jean-Louis Borloo. Le président de l'UDI (Union des démocrates indépendants) s'est dit un temps personnellement favorable au droit de vote des étrangers, mais il ne veut pas faire du parti centriste la roue de secours des socialistes.
De son côté, la gauche de la gauche entend maintenir la pression. Jean-Vincent Placé, le chef de file des écologistes au Sénat, somme le gouvernement de présenter coûte que coûte un projet de loi, au risque de le voir rejeté. Pas question d'abandonner une réforme imaginée sous Mitterrand et voulue par la gauche depuis 30 ans.
En attendant, la droite, résolument hostile à ce projet, se frotte les mains, prête à dénoncer un nouveau renoncement du gouvernement.