Les salariés de Dunlop observent ce qui se passe chez Goodyear avec anxiété

Les Goodyear arrivent en nombre ce matin, mardi 12 février, pour le Comité central d'entreprise de leur groupe à Rueil-Malmaison. Ce CCE sera consacré à la fermeture du site d'Amiens Nord et au reclassement des salariés. Les Goodyear ont annoncé qu'ils se battraient jusqu'au bout. Ils seront rejoints par les salariés d'autres entreprises aux emplois eux aussi menacés. A Amiens, l'usine voisine Dunlop, qui fonctionne bien, suit l'évolution de la situation chez Goodyear avec inquiétude.

Une rue sépare les Goodyear et les Dunlop. Deux usines, un seul groupe. L'une doit fermer, la seconde a accepté en 2008 un autre rythme de travail : une ronde en 4x8, bien plus dure, mais garante de la perennité du site.

Six ans que les salariés de Dunlop observent ce qui se passe chez Goodyear. Comment vivent ils la fermeture annoncée ? Au changement d'équipe, difficile d'obtenir une réponse, la direction a donné ses instructions et conseillé à ses salariés de ne pas s'exprimer. Mais le silence, ici, n'est pas signe d'indifférence :

« C'est une inquiétude très très forte, explique Stéphane Morano, délégué Sud Chimie chez Dunlop. En fait, tant que la direction n'aura pas prouvé ou acté noir sur blanc que fin 2014, on ne sera pas les prochains de la liste à fermer, les salariés, dans leur tête, ils pensent qu'ils vont aller pointer à Pôle Emploi. On va reprendre l'exemple des Continental qui avaient exactement la même politique que nous à l'époque : ils étaient passés aux 40 heures pour pérenniser le site avec une politique d'investissements. Ils ont mis la clé sous la porte. Nous, on a fait les 4x8 avec une politique d'investissements. Notre accord court jusqu'à l'année prochaine. A quelle sauce on va être mangés l'année prochaine, on en sait rien du tout ».

Certains salariés Dunlop seront parmi les manifestants Goodyear, ce mardi matin à Rueil-Malmaison, par solidarité, avec en tête sans doute aussi, l'avenir de leur propre site.

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