François Hollande « s’inscrit dans la suite de Sarkozy. Il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu’il faut baisser », accuse Thierry Lepaon dans une interview publiée dans l’édition du Journal du dimanche de ce 10 février.
Pour celui qui succèdera officiellement à Bernard Thibault à la tête de la CGT en mars prochain, si l’accord social conclu le 11 janvier entre le Medef et une partie des organisations syndicales syndicats est transcrit tel quel dans la loi, il permettra aux employeurs de « sécuriser les licenciements ». La CGT et FO, qui n’ont pas signé l’accord, ont d’ailleurs lancé un appel commun à une journée d’actions et de manifestations, mardi 5 mars, pour peser sur sa traduction législative.
L'Etat « n'a pas de politique industrielle »
Pour le futur secrétaire général de la CGT, « le gouvernement a trouvé 20 milliards d’euros pour les entreprises (…) et il a refusé d’augmenter le Smic ». L’Etat, juge-t-il, « ne fait qu’accompagner les restructurations. Il n’a pas de politique industrielle ». La CGT persiste par sa voix à demander une loi contre les licenciements boursiers de groupes industriels accusés de « faire seuls l’aménagement et surtout le déménagement de notre territoire ».
Interrogé sur les craintes exprimées par les services de police d’une possible radicalisation des conflits sociaux, pouvant déboucher sur des violences comparables à celles qui se sont déroulées le mardi 5 février lors d’une manifestation devant le siège de Goodyear, Thierry Lepaon dénonce l'assimilation faite selon lui par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls entre salariés et casseurs. « De quel côté est la violence, en réalité ? On a laissé des salariés dans l’incertitude et l’angoisse pendant des mois. Cela provoque des réactions », estime-t-il.