Neuf nouvelles cloches arrivent cet après-midi par convoi spécial. Huit ont été fondues en Normandie, la neuvième aux Pays-Bas. Pour les entendre, les Parisiens devront patienter jusqu’au 23 mars. Avant d’être hissées dans les tours, les nouvelles cloches seront bénites le 2 février par l’archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois.
Elles resteront ensuite exposées pendant un mois dans la nef de la cathédrale.
Grâce à ce nouveau carillon qui remplace les anciennes cloches, très usées et désaccordées, la cathédrale devrait retrouver sa sonorité d’avant la Révolution.
La sonnerie d’antan
Pour pouvoir reconstituer la musique des cloches du XVIII siècle, Régis Singer, campanologue (ainsi appelle-t-on les spécialistes des cloches) a fouillé dans les archives. « Les maîtres sonneurs, c’est-à-dire les responsables des sonneries de l’époque, explique-t-il, avaient l’habitude de noter sur de petits carnets tous les renseignements concernant les cloches : surtout leurs poids, qui se mesurait alors en livres et non pas en kilos, et leurs diamètres, mesurés à l’époque en pieds et en pouces. Dans les archives, on retrouve même des croquis représentant les cloches. Grâce à ces données, les campanologues ont pu retrouver la note exacte de toutes les cloches de Notre-Dame ».
Le grand orgue rénové
La cathédrale Notre-Dame de Paris est classée monument national, et depuis 1905 elle appartient à l’Etat. C’est l’Etat qui effectue les travaux à l’extérieur de l’église, par exemple sur ses façades. Pour le 850e anniversaire, il s’est chargé en plus de la rénovation de l’instrument phare de la cathédrale : son grand orgue. Les autres travaux de restauration faits à l’intérieur de l’édifice, le remplacement des anciennes cloches y compris, ont été financés par des entreprises mécènes et des dons privés.
Les collections du Trésor repensées
Un coup de jeune a été donné à la présentation des collections du Trésor de Notre-Dame. Laurent Prades, régisseur de la cathédrale, rappelle que ce petit musée recèle bien d’autres merveilles en dehors de l’orfèvrerie religieuse. « Il y a des objets d’une grande valeur historique, précise-t-il, par exemple des pièces du sacre de Napoléon et il y a, bien entendu, des trésors de la chrétienté, dont les fameuses reliques de la Passion, en particulier la couronne d’épine de la Crucifixion du Christ. Il était important de prendre conscience de ce patrimoine et de lui redonner une nouvelle visibilité grâce à un habillage différent des vitrines et à un éclairage mieux adapté ».
Un éclairage modernisé
La cathédrale s’est offert aussi un nouvel éclairage intérieur : quatre cents sources de lumière réglées par informatique. Cet éclairage - explique Laurent Prades - se propage verticalement, il vient souligner très légèrement tous les éléments architecturaux pour les mettre en valeur, toujours dans l’esprit de la plus grande discrétion.
L’installation elle-même se compose à quatre-vingt-dix pour cent des projecteurs à technologie LED, extrêmement fiables qui consomment peu d’énergie et qui durent très longtemps. Ce nouvel éclairage est évolutif, c’est-à-dire qu'il peut être modifié en fonction des heures de la journée, des offices ou des concerts.
Un projet ambitieux, mais raisonnable
L’embellissement de la cathédrale et les différents événements qui rythmeront le Jubilé devraient coûter six millions et demi d’euros. « Le projet est certes ambitieux, mais raisonnable », argumente Jean-François Lemercier, secrétaire général de l’Association chargée des festivités tout en soulignant que certains projets, jugés trop chers, avaient été abandonnés.
« Six millions cinq cents mille euros par rapport à quatorze millions de visiteurs par an, ce n’est pas beaucoup, dit-il, il faut savoir que cet argent a permis à de nombreuses entreprises d’avoir du travail et d’embaucher des salariés pendant de longs mois. Notre projet a créé des emplois. »