La cathédrale de Reims célèbre ses 800 ans

Lieu du sacre des rois de France puis de la réconciliation franco-allemande en 1962, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 1991, la cathédrale Notre-Dame de Reims a fêté le vendredi 6 mai 2011 son 800e anniversaire.

Le 6 mai 1211, la pose de la première pierre de la cathédrale de Reims marque le début d’un immense chantier qui va durer plus de 80 ans. Huit cents ans plus tard, le 6 mai 2011, les quelque 2 000 personnes réunies dans la cathédrale célèbrent cet anniversaire lors d’une cérémonie d’ouverture qui marque le début de cinq mois de festivités.

L’assemblée vient en grande majorité de la région et elle n’aurait raté pour rien au monde l’événement, tant le lieu est indissociable de l’histoire de chacun. « Je suis personnellement attaché à la cathédrale de Reims. J’y ai été baptisé, j’y ai fait ma communion solennelle, j’y ai vécu des moments très forts », raconte ainsi Patrick Poivre d’Arvor, ancien présentateur de journal télévisé et natif de Reims. Quelques politiques sont présents aussi. Mais aucun membre du gouvernement. En revanche, le comte de Paris, Henri d’Orléans, descendant de la Couronne de France, est là, assis au premier rang.

La cathédrale Notre-Dame de Reims est en effet un haut-lieu de l’histoire de la monarchie française. C’est sur son emplacement qu’est baptisé vers 500 Clovis, le roi des Francs. La légende raconte qu’une colombe est descendue du ciel, portant dans son bec un flacon d’huile qui a servi à baptiser Clovis. Entre 1027 et 1825, vingt-neuf rois de France, dont vingt-cinq dans l’actuelle cathédrale, viennent alors s’y faire sacrer et recevoir l’onction qui leur confère des pouvoirs divins.

Une statuaire d’une richesse exceptionnelle

Lieu des sacres, Notre-Dame de Reims est aussi un édifice majestueux. Sa voûte, haute de 38 mètres, et ses tours qui s’élèvent à 93 mètres, en font la troisième plus haute cathédrale de France. Mais c’est surtout la richesse de sa statuaire qui la rend exceptionnelle. « Les 2 300 statues de la cathédrale sont l’œuvre d’une succession de plusieurs écoles de sculpture, rapporte Patrick Demouy, professeur d’histoire médiévale à l’université de Reims et spécialiste de l’histoire de la cathédrale. Peu à peu, elles se sont dégagées de la pierre pour gagner en liberté et en expression ». La plus célèbre d’entre elles, « l’Ange au sourire », est d’ailleurs devenue le symbole de toute une ville.

A la sortie de la cérémonie, les Rémois restent encore longtemps à contempler « leur » cathédrale. « On l’aime énormément, surtout pour ses proportions, sa légèreté et la lumière sublimée par les vitraux », sourient Michel et Françoise.

Plus tard, une fois la nuit tombée, un spectacle de sons et lumières peint la cathédrale de ses couleurs originelles. Et tandis que la foule massée sur le parvis s’extasie, une vidéo projetée sur la façade retrace les premiers chapitres de l’histoire de l’édifice, des croquis fondateurs aux sacres royaux.

Car l’histoire de Notre-Dame de Reims s’est prolongée pendant l’époque contemporaine. En 1914, la Première Guerre mondiale frappe de plein fouet la région de Reims. La cathédrale est bombardée pendant quatre ans. Sa toiture est détruite. En 1962, elle est le lieu de la réconciliation franco-allemande et des débuts de la construction européenne, symbolisée par la rencontre entre le président Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer.

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1991, elle reçoit chaque année près d’un million et demi de visiteurs.

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