Vingt prévenus assistés par une demi-brigade d’avocats : la salle du tribunal correctionnel peine à accueillir tout ce monde. Toutes ces personnalités françaises, amis du régime déchu de Saddam Hussein, sont soupçonnées d'avoir perçu des barils de pétrole en échange de leur lobbying en faveur de la levée des sanctions contre l’Irak dans les années 1990.
Il y a deux ambassadeurs de France, des entreprises – dont Total - et un homme politique, Charles Pasqua, 85 ans. L’ancien ministre balaie d’un revers de main ces accusations de corruption :
« Qu’est-ce que vous voulez que je vous réponde ? Je pense que ce procès aboutira probablement à un résultat qui sera le contraire de celui qui est attendu, du moins en ce qui nous concerne, il n’y a pas plus de trafic d’influence ou de corruption que de barils de pétrole. Vous voulez venir voir dans ma cave s’ils y sont ? »
Mais avant d’explorer les amitiés qui liaient l’Irak à la France du temps de Saddam Hussein, le tribunal doit d’abord se pencher sur des points de droit susceptibles d’ajourner ce procès. Dès l'ouverture de l'audience, la défense a en effet soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). Si elles sont jugées valables mardi par le tribunal, elles entraîneront un report de plusieurs mois.