Affaire Pétrole contre nourriture: Total et Charles Pasqua sur le banc des prévenus

En France, l'ex-ministre Charles Pasqua, le groupe pétrolier Total, son PDG et 17 autres prévenus sont jugés à partir de ce lundi après-midi pour leur implication présumée dans les détournements du programme Pétrole contre nourriture de l'ONU en Irak. Pendant un mois, le tribunal correctionnel va donc explorer les amitiés et les relations d'affaires qui liaient la France à l'Irak du temps de Saddam Hussein.

Pétrole contre nourriture : un programme conçu par les Nations unies pour atténuer les effets d'un embargo économique imposé après la première guerre du Golfe. De 1996 à 2003, ce programme permettait à Bagdad de vendre une quantitée limitée de pétrole en échange d'aide humanitaire.

Ce programme, sous contrôle strict de l'ONU, est devenu très vite une source d'enrichissement pour certains, à commencer par le régime irakien qui, par le biais de ventes parallèles et de surfacturation, a réussi à détourner près de 2 milliards de dollars. Mais ce programme onusien a aussi servi les intérêts de personnalités amies de Saddam Hussein. En échange de leur lobbying en faveur de la levée des sanctions, ces amis se voyaient attribuer des barils de pétrole et percevaient des commissions lors de leur revente.

Des personnalités françaises de tout premier plan vont ainsi prendre place sur le banc des prévenus. Des personnalités comme Charles Pasqua, ou encore Jean-Bernard Mérimée, ex-ambassadeur de France à l'ONU. Le groupe Total, accusé d'avoir acheté le brut attribué aux fameux amis de Saddam Hussein, sera également là. Du pétrole, des pots de vin, des personnalités, c'est un cocktail détonnant qui se retrouve donc ce lundi au tribunal.

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