1990 : l’Irak envahit son voisin le Koweït. Des sanctions sont votées à l'ONU. Elles restent en vigueur après la guerre du Golfe et la libération de l’émirat par une coalition internationale l’année suivante. L’Irak, grand pays producteur de pétrole, est alors placé sous embargo.
Mais en 1996, un système d'allègement de ces sanctions est mis en place, sous l'égide des Nations unies. Bagdad peut vendre une partie de son or noir, à condition que les revenus servent à acheter de la nourriture et d'autres biens pour la population irakienne.
Mais ce programme « Pétrole contre nourriture » se transforme rapidement en une gigantesque machine à corrompre. Le régime de Saddam Hussein « arrose » des entreprises et des personnalités étrangères. L’objectif de cette corruption est double : tricher sur la quantité de pétrole réellement exportée et, deuxièmement, entretenir un vaste réseau d'amitié et de soutien au pouvoir irakien de l'époque.
En 2002, le scandale éclate. Une commission d'enquête américaine met en cause 2 200 entreprises issues de 66 pays, Russie, Chine, France… Cent quatre-vingts entreprises françaises auraient ainsi trempé dans le pétrole sale de ce scandale.
Commence alors le volet judiciaire de l'affaire « Pétrole contre nourriture ». Une vingtaine de personnes sont mises en examen y compris l'ancien ministre Charles Pasqua et le PDG de Total Christophe de Margerie. Depuis, le parquet a requis un non-lieu pour ces deux personnalités, mais l'entreprise Total, elle, annonce sa mise en examen et pourrait donc être renvoyée devant un tribunal.