En quelques secondes, le silence épais sous le haut plafond de la salle des fêtes de la mairie de Chartres se brise. Terminés, les visages fermés et les bras croisés sur les poitrines ; ils sont nombreux les militants qui se bousculent pour prendre le micro : « Aujourd’hui, je suis très en colère. Je suis très déçu. Je ne me retrouve plus dans l’UMP », « votre élection, je ne peux pas l’accepter. Pour moi, c’est un genre de putsch que vous avez commis », « on arrête le cinéma. On est en train de casser tout ce qu’on a monté pendant des années. Sarkozy, là-dessus, a fait un boulot énorme, Chirac aussi. Et on est en train de le détruire… ».
Mais Jean-François Copé est au rebond : « Non, non. Vous savez, de toute façon, je vais vous dire : on trouvera une solution. Il faut qu’on en trouve une et on en trouvera une. » Réponse du militant : « Il faut l’avoir très vite ! »
Sourire apaisant face aux militants qui vident leur sac, Jean-François Copé se veut aussi combatif pour plaider sa cause : « Moi, je peux comprendre que depuis Paris, [on a l'impression que] ce qui compte c’est d’avoir le poste pour la suite, pour 2017. Je demande simplement que l’on me fasse crédit de l’expérience qui est la mienne dans les fonctions qui sont les miennes. Moi je vous dis, être le patron de l’UMP, c’est un métier. Comme disait Chirac : "Un chef c’est fait pourcheffer". »
Jean-François Copé est déjà en opération reconquête de la base du parti, à nouveau en campagne, alors que les discussions avec François Fillon se poursuivent.