Ni nationalisation, ni plan social pour les salariés des hauts fourneaux de Florange tel est l'accord auquel sont parvenus la direction d'ArcelorMittal et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault après d'intenses négociations.
Le groupe sidérurgique s'engage à investir 180 millions d'euros sur cinq ans dans les activités rentables du site de Florange, activités qui seront ainsi renforcées et permettront le maintien de l'emploi pour les salariés.
Quant aux hauts fourneaux arrêtés depuis plus d'un an par ArcelorMittal, ils ne redémarreront pas mais seront simplement maintenus en état. Ceci afin de permettre à terme leur reconversion dans un projet de stockage du CO2, projet qui dépend d'une décision européenne.
De son côté, au vu des engagements pris par ArcelorMittal, le Premier ministre a écarté l'idée de nationalisation, même temporaire et dans l'attente d'un repreneur car, selon Matignon, il n'y avait pas de repreneur crédible et ferme à l’horizon.
En revanche Jean-Marc Ayrault n'a pas exclu que l'Etat puisse à l'avenir prendre des participations dans des entreprises stratégiques dont l'avenir serait en jeu.
Déception des syndicats
Les syndicats de Florange qui avaient mis tous leurs espoirs dans la nationalisation du site et son transfert à un repreneur ont exprimé leur déception à l'annonce de l'accord intervenu. Cet accord maintient l'emploi pour les salariés de Florange mais sous l’égide du groupe ArcelorMittal et surtout il ne prévoit pas le redémarrage immédiat des hauts fourneaux à l'arrêt depuis plus d'un an, ce qui constituait leur première revendication.
De plus les syndicats marquent leur scepticisme face à l'engagement d'ArcelorMittal d'investir 180 millions en cinq ans sur le site. Pour la CFDT, les salariés sont une nouvelle fois trahis, « les investissements c'est maintenant que nous les voulons, a déclaré son représentant Edouard Martin, et pas dans cinq ans. « Rien que le mot "accord" avec ArcelorMittal, ça donne envie de pleurer », a expliqué le représentant des jeunes CGT de Florange.
« Rien que le mot "accord" avec ArcelorMittal, ça donne envie de pleurer », a expliqué le représentant des jeunes CGT de Florange.
Quant au représentant de force ouvrière plutôt satisfait que l'accord ne prévoit pas de plan social, il redoute cependant que les promesses ne soient au bout du compte que de la poudre aux yeux.
L'usine emploie 2 700 personnes dont 629 étaient concernées par une possible fermeture.