Affaire Bettencourt: pour sa défense, Nicolas Sarkozy passe à l'attaque

Douze heures d'audition, deux pauses seulement et trente-deux pages typographiées qui tombent comme par hasard entre les mains de nos confrères de Sud-Ouest après plusieurs échanges aigres-doux entre Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy et le parquet de Bordeaux. L'ancien chef de l'Etat est ressorti jeudi dernier de sa passe d'armes avec le juge Jean-Michel Gentil -qui n'a rien d'un tendre- avec le statut de témoin assisté. Il n'a donc pas été mis en examen et en a profité pour faire valoir ses arguments.

« Je connais les Bettencourt depuis que j'ai 28 ans. Ils ne m'ont jamais donné un sou, je ne leur ai jamais rien demandé. Je n'allais pas commencer à 52 ans comme président de la République ». C'est bien connu, la meilleure défense, c'est l'attaque. Surtout quand on est avocat de formation et qu'on brûle d'en découdre avec un petit juge de province, réputé coriace.

Nicolas Sarkozy déclare donc s'être rendu une seule fois dans sa vie chez les Bettencourt en compagnie de Cécilia, alors que de nombreuses personnalités socialistes qu'il cite nommément étaient leurs invités récurrents. En sa qualité de chef de l'Etat, il a reçu Liliane Bettencourt à l'Elysée le 5 novembre 2008 car elle lui demandait de jouer les médiateurs avec sa fille Françoise.

En ce qui concerne le financement de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy insiste : tout a été géré par son trésorier Eric Woerth, qui ne parlait jamais de ses donateurs : « De mon côté, à l'époque, je ne fais aucun chèque, je ne règle aucune dépense, je ne reçois rien ».

Et l'ancien président de quitter le bureau du juge sur une remarque acide : « Je comprends votre démarche mais ce n'est pas facile... Tout de même, m'imaginer profiter de la faiblesse d'une vieille dame ».

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