Assouplissement des contrats de travail, facilitation des plans sociaux, dégressivité des allocations chômage, le projet du patronat constitue une remise en cause en profondeur du droit du travail français. Il ne pouvait que susciter la colère des syndicats
« Le patronat dans ce pays veut faciliter les licenciements, explique Stéphane Lardy de Force ouvrière (FO). On veut le modèle espagnol dans ce pays ? Qu’est-ce qui se passe en Espagne ? Ils ont libéralisé leur marché du travail et les gens vont à Casa de empleo, Pôle emploi. On a déjà trois millions de chômeurs dans ce pays. On a cinq millions de travailleurs en situation précaire. On veut quoi ? On veut continuer ? »
Les syndicats sont très remontés face au Medef. De son côté, le patronat assume et défend un texte qu'il juge équilibré. « De notre point de vue, confie Patrick Bernasconi, le représentant du Medef pour ces négociations, il n’y a pas deux positions : comment améliorer le quotidien des salariés d'un côté, et puis de l’autre côté comment améliorer la flexibilité des salariés des entreprises . Il n’y a aucune incompatibilité entre les deux. Il nous faut trouver une voix entre ces deux aspirations. C’est le travail qui nous attend maintenant pendant le mois et demi qu’il nous reste pour conclure, pour si possible trouver un accord gagnant-gagnant. »
Trouver un compromis avant la fin de l'année : l'échéance fixée par François Hollande aux partenaires sociaux sera très difficile à tenir. Plusieurs syndicats demandent d'ailleurs un délai supplémentaire pour parvenir malgré tout à un accord.