On estime qu'il y a en France plus de 120 000 personnes qui dorment dans la rue et plusieurs millions qui souffrent de ce qu'on appelle le mal-logement. C'est-à-dire qu'elles vivent dans des habitats insalubres, trop petits, voire dangereux.
De son côté, l'Insee estime qu'il y a près de 2,5 millions de logements vacants. Une des solutions consisterait donc à les réquisitionner. Ce qui est possible, légalement, grâce à une ordonnance qui date de 1945. C'est une possibilité qui a été très utilisée jusque dans les années 60, beaucoup moins depuis.
La dernière fois qu'on a fait appel à ce système, c'était lors de l'hiver 1995-1996. A l'époque, le gouvernement Juppé avait mis la main sur un millier de logements parisiens appartenant à des banques ou des compagnies d'assurance. Mais ce système a mauvaise presse aujourd'hui.
Pas une spoliation
A droite et dans les associations de propriétaires, on y voit une attaque en règle contre le droit à la propriété, même si le logement est vide depuis plusieurs années. Concrètement, quand un propriétaire possède un appartement vacant depuis plusieurs années, il paie une taxe. Si son logement est réquisitionné, il perçoit au contraire une indemnité..
Pour les associations de défense des mal-logés, on est, dans cette situation, loin d'une spoliation : la réquisition se rapproche plus alors d'une obligation pour le propriétaire de louer un appartement.