Avec notre envoyé spécial à Toulouse, Florent Guignard
Avec son premier discours en tant que premier secrétaire du PS, la pression est sur Harlem Désir. Sur le plan personnel, il va jouer énormément de choses, ce matin, reconnaît un socialiste : son autorité, son charisme, sa capacité à remettre en marche le parti. Sa désignation au terme d’un processus marqué par une grande opacité pourraient faire de lui un premier secrétaire sous surveillance.
Réponse d’un camarade : « Je ne vois pas Harlem Désir accepter d’être mis sous tutelle ». Allusion à la bande des quatre, les ministres pro-Hollande, Valls, Peillon, Moscovici et Le Foll qui ont réussi à l’imposer face à Jean-Christophe Cambadélis : « On va l’aider à s’installer comme on avait aidé François Hollande à ses débuts en 1997 ».
L’ancien pote de SOS-Racisme a perdu de son aura depuis les années 1980. C’est vrai, concède un dirigeant du PS, Harlem Désir n’est pas dans le mode « coup de gueule », un peu le contraire de Martine Aubry.
La popularité de la maire de Lille auprès des militants est incontestable. On l’a encore vu hier. Partie, et déjà regrettée, l’ex-première secrétaire n’entend pas se faire oublier. Heureuse d’avoir laissé sa place, loyale mais vigilante. Dans son discours d’adieu, elle a failli reprendre à son compte la formule du « vieux sage », avant de se reprendre : « Je ne suis pas si vieille que cela ». Martine Aubry, de fait, a d’autres ambitions.