« L'accès à la nationalité doit redevenir un véritable moteur de l'appartenance à la nation ». En employant ces termes choisis, le ministre de l'Intérieur sous-entend d'abord que la politique menée précédemment n'a pas permis de naturaliser autant de personnes qu'il aurait été possible de le faire ; ensuite, qu'elle n'a pas favorisé une bonne cohésion de la société.
Selon Manuel Valls, les naturalisations auraient chuté de 30% entre 2010 et 2011, et de 45% entre 2011 et 2012. De fait, 70% des dossiers présentés en préfecture sont actuellement refusés et de nombreux enfants deviennent français automatiquement à leur majorité. Pour celui qui a vécu cette expérience à l'âge de 20 ans, juste après l'élection de François Mitterrrand, la question est particulièrement sensible.
Manuel Valls envisage donc de revoir entièrement la copie de son prédécesseur, Claude Guéant. Bénéficier d'un contrat de travail à durée indéterminée ne sera plus obligatoire ; les questionnaires à choix multiples sur l'histoire, la culture et la société seront purement et simplement abandonnés, avant même d'avoir été mis en place. Seules conditions retenues désormais, une maîtrise correcte de la langue française, du niveau de celle d'un élève de troisième, et une totale adhésion aux valeurs de la République.