La Cour des comptes valide, chiffres à l'appui, ce qui tenait jusqu'ici de la rumeur, mais de la rumeur fondée, du moins plutôt bien renseignée. Au point même qu'avant de nommer un nouveau directeur, le ministère de l'Education a demandé à Sciences Po dès le mois dernier, d'attendre la version officielle de ce rapport.
Le document donne déjà une idée de l'ampleur des dépenses. L'argent public a été distribué de façon outrancière, indique la Cour, sans contrôle interne ni externe. Exemple : Richard Descoings avait augmenté son salaire de 60%. Un total cinq fois supérieur à la moyenne des rémunérations de directeurs de grandes écoles en France.
La même opacité existait auprès des professeurs, avec notamment des enseignants vedettes récompensés à coup de primes, tandis que d'autres tout aussi compétents, étaient beaucoup moins rétribués.
Contactée par RFI, la direction de l'école reconnaît une partie de cette gestion invisible. Elle a d'ores et déjà réformé les pratiques avec un plafonnement des salaires, surveillés et votés en conseil d'administration. Quant au statut de l'établissement, mi-privé, mi-public, et que ce rapport recommande de changer, il ne changera pas, comme l'a confirmé le directeur par interim.