La classe politique salue l'oeuvre de Richard Descoings décédé à New York

La mort, hier mardi 3 avril, du directeur de Science Po Paris, Richard Descoings pour une raison inexpliquée dans une chambre d'hôtel de Manhattan, a suscité mercredi une vive émotion en France, où a été saluée l'ouverture qu'il a donnée à la formation des élites. La police de New York a ouvert une enquête.

Si la police de New York n'a pas trouvé de preuves d'actes criminels, elle cherche néanmoins à éclaircir certaines circonstances suspectes. Richard Descoings devait participer à une conférence internationale des directeurs d'universités, sous l’égide de l’ONU. Ne le voyant pas arriver mardi matin, ses collègues ont tenté de le joindre à son hôtel. Le personnel s'est d'abord présenté une première fois à sa porte, et ils ont cru l'entendre ronfler, ils ne se sont donc pas inquiétés. Richard Descoings n'apparaissant toujours pas, les employés de l'hôtel, vers 13 heures, ont ouvert sa porte. Ils l'ont trouvé mort sur son lit.

Selon Paul Browne, le porte-parole de la police new-yorkaise, il n'y avait aucun signe d'effraction, mais des éléments laissent penser que de l'alcool a été consommé durant la nuit et que d'autres personnes pouvaient être présentes. Pour le moment, sa mort reste inexpliquée. La police de New York attend donc les conclusions du médecin légiste pour se prononcer.

Un grand serviteur de l’Etat

Richard Descoings, 53 ans, aimait les défis et prônait l'innovation en permanence. Durant seize années à la tête de Science Po, il a su imposer de grands changements. Doublant le nombre d'étudiants, ils sont 10 000 aujourd'hui. Il a également réussi à ouvrir cette école prestigieuse aux lycéens issus de zones d'éducation prioritaire (Zep).

Enarque de formation, Richard Descoings a toujours servi la fonction publique. Conseiller d'Etat, membre de plusieurs cabinets ministériels, dont celui de Jack Lang à l'Education nationale, Richard Descoings a également participé en 2009, à la réforme des lycées.

Vive émotion en France

Ce mercredi matin à Paris, les élèves de Sciences Po ont rendu hommage à leur directeur. La classe politique, unanime, a salué sa mémoire et son esprit visionnaire. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le président de l'université de Columbia Lee C. Bollinger se sont déclarés « profondément attristés » par son décès. Dans un communiqué commun, ils rendent hommage à « un leader mondial dans le domaine de la politique éducative, reconnu et honoré en France et dans le monde ».

Le président Nicolas Sarkozy a salué la « carrière exceptionnelle d'un grand serviteur de l'Etat ». François Hollande, candidat socialiste à l'Elysée, a salué « l'une des figures les plus importantes et les plus reconnues du monde éducatif et universitaire ».

« C'était un esprit visionnaire, qui a révolutionné notre enseignement supérieur  , a estimé le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel. Le chef de la diplomatie, Alain Juppé, a salué « un infatigable acteur du rayonnement universitaire de notre pays dans le monde ».

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