Ce réseau terroriste a ceci de particulier que ses membres n'ont pas de passé de militant islamiste. Ils n'ont pas effectué de voyage initiatique, vers une terre de jihad comme l'Afghanistan. Ils n'ont pas non plus séjourné dans des camps d'entraînement, notamment au Pakistan comme l'avait fait Mohamed Merah.
Le plus jeune a 19 ans, le plus âgé 28, avec pour certains un casier judiciaire. Mais leur profil est bien différent de ce qui était observé jusque-là. Certains sont des convertis et ils sont tous viscéralement antisémites.
Internet est passé par là, affirme l'ex-juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. A ses yeux, le réseau accélère le phénomène de radicalisation, il est aussi utilisé comme base opérationelle : « Vous savez la génération internet, elle existe partout. Ceux qui sont dans la radicalité ont bien évidemment les mêmes capacités et ont utilisé ça. On sait aujourd'hui que Facebook est utilisé par les réseaux terroristes islamistes, comme Twitter. Ils se sont accaparés avec beaucoup d'habileté l'ensemble de ces nouvelles technologies. Elles constituent à la fois un mode radical de recrutement mais aussi un fonctionnement opérationnel puisque les nouvelles technologies sont utilisées à des fins opérationnelles. »
Lors des perquisitions, les policiers ont saisi de l'argent, des armes, mais aussi du matériel informatique. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls a laissé entendre qu'il y aurait d'autres arrestations. Reste qu'il est toujours très difficile de traquer sur la toile les réseaux terroristes.