France: la bataille pour la présidence de l’UMP s’intensifie

À six semaines du vote des militants prévu le 18 novembre prochain, le bras de fer se durcit entre les deux prétendants à la présidence de l’UMP : l’ancien Premier ministre François Fillon et l’actuel secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé. Au-delà du parti, les deux hommes ont en tête la présidentielle de 2017.

Le duel Copé-Fillon s’intensifie alors que chacun des prétendants vient de présenter son programme avec des stratégies radicalement différentes. Jean-François Copé, en retard dans les sondages, a choisi de radicaliser son discours et de « briser un tabou » en dénonçant un racisme anti-blancs. Il le martèle désormais à chacun de ses meetings : « Il y a dans notre pays des quartiers où il ne fait pas bon être une femme, où il ne fait pas bon être de couleur blanche ».

Et face à Jean-François Copé et son « Manifeste pour une droite décomplexée », François Fillon, lui, propose « un pacte pour la France » sans véritablement cacher d'ailleurs qu'il s'agit presque d'un programme de reconquête pour la présidentielle de 2017. Et l’ancien Premier ministre d’interpeller les militants pour les inciter à se lancer à la reconquête face au pouvoir socialiste : « Dans la situation grave qui est la nôtre, insiste-t-il, où nous n’avons pas la possibilité d’attendre, où chaque jour qui passe consacre un peu plus le déclin de la France et de l’Europe, seul l’UMP peut appeler à un redressement national ».

Deux discours et deux stratégies différentes

Les duellistes laissent en tous cas à leur entourage le soin des attaques plus directes contre leur concurrent. Car la guerre fratricide entre leaders, les militants UMP n'aiment pas ça. Alors si Jean-François Copé et François Fillon prennent bien soin de ne pas s'attaquer trop frontalement, leurs entourages eux ne s'en privent pas. Les noms d'oiseaux pleuvent. Entre « Hollande de droite » pour qualifier François Fillon ou bien « Sarkozy au petit pied » pour railler Jean-François Copé.

Le bras de fer est d'autant plus âpre, bien sûr, que les deux hommes visent tous deux la présidentielle de 2017. Ce qui inquiète nombre de parlementaires de droite, comme l'ancien ministre Benoist Apparu qui redoute non pas les deux mois de campagne à venir, mais quatre ans de guerre à l'UMP. « Copé et Fillon ont tous deux 2017 dans le viseur, regrette-t-il, mais à partir du moment où celui qui va gagner va offrir de fait à celui qui a perdu une revanche lors des primaires de 2016, ça veut dire qu’on ne va pas prendre deux mois de guéguerre, mais quatre ans ».

Duel télévisé

Dans chaque camp on fait pourtant mine de minimiser la dûreté de l'affrontement, car il faudra bien se rassembler, quelque soit le vainqueur, après le vote des militants le 18 novembre prochain. Comme le fait sportivement valoir l'ancien ministre Laurent Wauquiez, l'un des lieutenants de François Fillon, « c’est comme dans une compétition de course à pied ! Tant qu’on est dans la course il y a un peu de tension. Mais une fois qu’on est rentré aux vestiaires on se serre la main aimablement. Après tout, cela reste un entraînement dans le même club ».

Premier test en tout cas pour les deux concurrents : le duel télévisé du 25 octobre prochain sur France 2. Le face-à-face de tous les dangers entre Jean-François Copé et François Fillon ? Il leur faudra alors trouver la bonne attitude pour se différencier, mais sans déraper. Un vrai challenge.

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