Ils étaient environ un millier de salariés de Sanofi dans les rues de Paris. Entre le siège de l'entreprise pharmaceutique et l'Assemblée nationale, ils ont défilé pour demander le retrait du plan de la direction qui prévoit 900 suppressions de postes. Pour Valérie, salariée du site de recherche de Toulouse dont l'avenir est incertain, c'est une question de principe :
« Bien sûr, on peut être tous inquiets. On a tous des raisons d’être inquiets pour notre avenir personnel. Mais c’est plus une révolte, une colère au fond de nous. C’est inacceptable, compte tenu des milliards de bénéfices, on ne devrait pas se le permettre. Si toutes les boîtes faisaient comme la nôtre, ce serait la fin de tout. C’est ça qui est inadmissible, inacceptable, et qui génère cette colère. Aujourd’hui, c’est nous. Demain, ce sont d’autres, c’est évident. »
Aux côtés des manifestants, il y a des élus avec, en tête, le maire de Toulouse Pierre Cohen ou encore la députée PS de Haute-Garonne, Martine Martinel, inquiète pour les salariés toulousains :
« On a l’impression que, finalement, les cerveaux français ne valent rien. Avec les technologies actuelles, on peut très bien travailler dans des sites différents, sans pour autant démanteler des vies et des sites. C’est une série de mauvais procédés qui sont enclenchés, une argumentation à laquelle personne ne peut croire, sauf à en faire une interprétation uniquement fondée sur le profit. »
L'entreprise a réalisé l'an dernier près de 9 milliards d'euros de résultat net. Et sur de nombreuses banderoles, le nom de l'entreprise a été changé, de Sanofi, en « Sanofric ».