En France, DSK veut faire annuler sa mise en examen dans l’affaire du Carlton

Toujours englué dans des affaires judiciaires, Dominique Strauss-Kahn a tenté ce mercredi 26 septembre 2012 de s’extraire de la pénible affaire dite du Carlton de Lille en plaidant l’annulation des procédures en cours dans un dossier qui lui a valu d’être mis en examen pour «proxénétisme aggravé en bande organisée». La décision a été mise en délibéré ; DSK devra attendre le 28 novembre pour connaître son sort. 

L’enquête a été ouverte en février 2011 et Dominique Strauss-Kahn espérait vivement qu’elle se referme ce mercredi 26 septembre 2012, lors de l’audience à huis clos à la cour d’appel de Douai (Nord). Finalement, il devra patienter jusqu'au 28 novembre, les juges ayant mis leur décision en délibéré.

Cela dit, le parquet général de Douai a conclu en faveur de la régularité de la procédure et a demandé le rejet des requêtes en nullité les jugeant « non fondées ». Pour le parquet, il existe peut-on lire dans un communiqué publié ce mercredi, « des indices graves et concordants qui justifient les mises en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée ». Ce que conteste vivement Me Henri Leclerc, l'un des avocats de DSK, qui évoque « d'incroyables nullités de procédure, c'est-à-dire des défauts de notifications des faits qui étaient reprochés, des problèmes de communication de pièces, des atteintes aux droits de la défense ».

Dans cette affaire dite du Carlton de Lille, l’ex-patron du FMI a été mis en examen en mars 2012 pour proxénétisme aggravé en bande organisée. Un crime passible de 20 ans de réclusion criminelle et de trois millions d'euros d'amende. De plus, dans un autre volet de cette même affaire, DSK est également l’objet d’une enquête préliminaire pour des faits « susceptibles d’être qualifiés de viol en réunion ». 

Annulation des procédures

DSK a, dans cette affaire, démenti avoir eu connaissance du métier exercé par les jeunes femmes qu’il rencontrait dans des soirées libertines à l’hôtel Carlton de Lille, mais aussi à l’étranger en compagnie de notables de la région. Parmi eux, l’ex-chef de la Sûreté départementale du Nord, Jean-Christophe Lagarde. Ce dernier est également mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et lui aussi a demandé ce mercredi l’annulation des procédures devant la chambre de l’instruction à Douai.
 

Au début de l’enquête, Dominique Strauss-Kahn, proteste de sa bonne foi en évoquant « des insinuations malveillantes »… Même s’il admet ensuite avoir employé un vocabulaire inapproprié et inconvenant en qualifiant dans des sms des jeunes femmes de « matériel » à emmener « dans une magnifique boîte coquine de Madrid », DSK estime surtout avoir été naïf pour n’avoir pas reconnu comme prostituées les partenaires des séances libertines qui égayaient son emploi du temps d’homme débordé.

En marge de cette affaire, l’enquête cherchait à en savoir plus suite au témoignage de Marion, une escort-girl belge qui avait relaté aux enquêteurs avoir subi des relations sexuelles violentes avec DSK. Les faits remontent à décembre 2010 et se seraient produits lors de « parties fines » organisées par des amis lillois de DSK à l’hôtel W de Washington. Détail qui a son importance : la jeune femme refuse finalement de porter plainte de peur des conséquences. « Toutes les filles qui se retrouvent à accuser DSK ont eu de gros problèmes. J’ai peur », a-t-elle reconnu récemment lors d’un entretien avec l’hebdomadaire Le Point.

Des millions de dollars

Ce ne sont pas les avocats de Dominique Strauss-Kahn qui se plaindront des réticences de l'escort-girl. Depuis le début, ils n’ont eu de cessse de nier tout comportement violent de leur client. « Il n’y a eu aucun rapport brutal, aucune vision dégradée de la femme et aucune violence » lors de ces rencontres, n’a cessé de son côté d’affirmer Dominique Strauss-Kahn devant le juge d’instruction.

Si, malgré tout, le parquet décidait de poursuivre les investigations ou encore d’ouvrir une information judiciaire, DSK courrait le risque d’être mis en examen pour viol en réunion. Dans le cas contraire, si les mises en examen sont annulées, Dominique Strauss-Kahn tout comme Jean-Christophe Lagarde, seraient placés sous le statut de témoins assistés, ce qui serait nettement moins inconfortable pour eux.
 

Toujours au chapitre judiciaire, mais aux Etats-Unis cette fois, DSK en a terminé avec le volet pénal de l’affaire du Sofitel de New York dans laquelle il est accusé de viol, en mai 2011, par une femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo. La justice américaine ayant estimé insuffisante la crédibilité de la plaignante, elle a en effet classé la procédure pénale le 23 août 2011. 

Reste la procédure civile lancée le 8 août 2011 devant la Cour suprême du Bronx. Cette fois, Nafissatou Diallo porte plainte pour « attaque violente et sadique » et elle réclame des dommages et intérêts dont nul ne connaît le montant. Mais on estime que les exigences financières des avocats de l’ancienne femme de chambre devraient être fortes, l’unité de mesure dans ce genre de négociations étant le million de dollars. Toutefois, faute d’une transaction financière entre les deux parties sur le montant des indemnités que pourrait verser Dominique Strauss-Kahn à Nafissatou Diallo, la procédure pourrait se poursuivre encore de nombreuses années.

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