En France, Jean-Marc Ayrault conclut la conférence environnementale

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a clôturé, samedi 15 septembre, la conférence environnementale en annonçant les mesures qui seront retenues pour l'année à venir. Elles reprennent les travaux réalisés par les cinq tables rondes de la conférence à Paris. Tour d'horizon.

Le premier thème est aussi celui qui était considéré comme le plus important : « la transition énergétique », un modèle de développement plus sobre et plus efficace qui consiste à rompre avec l'ère du tout-pétrole et du tout-nucléaire.

Le deuxième chantier, c'est la biodiversité. François Hollande avait annoncé dès vendredi une mesure phare, à savoir la création d'une agence de la biodiversité. Concernant l'agriculture, sont aussi inscrits à l'agenda : le maintien du moratoire sur les OGM, l'arrêt et l'interdiction des épandages aériens de produits phytosanitaires.

« Levier »

Troisième chantier : la prévention des risques sanitaires, avec l'annonce à ce sujet d'un soutien à la recherche, l'interdiction du bisphénol A, mais aussi diverses mesures pour mieux protéger le public le plus sensible.

Quatrième priorité : une fiscalité écologique plus juste socialement. Quant à la cinquième et dernière table ronde, elle s'est penchée sur la gouvernance environnementale, qui doit permettre une meilleure participation effective des citoyens, et qui devra développer un droit environnemental simplifié.

La politique prévue par le gouvernement en matière d'environnement se veut donc transversale et se déclinera par conséquent dans tous les ministères.

La politique environnementale du gouvernement ne satisfera pas tout le monde pour autant. En rejetant sept demandes de permis d’exploitations des gaz de schiste, en réaffirmant l'interdiction de la fracturation hydraulique dans le pays, et en rapprochant encore un peu plus l'échéance d'une fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (2016), le président en a déçu certains.

« Trois piliers »

C'est le cas d'acteurs de l'industrie notamment. « Le débat n’est pas clos pour toujours », affirme par exemple Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières au sujet des gaz de schiste. Pour lui, les méthodes technologiques d’exploitation vont évoluer, et la discussion s'ouvrira de nouveau.

De son côté, le syndicat patronal Medef a déploré que la réalité économique et le point de vue des entreprises n'aient pas été suffisamment pris en compte.

Les syndicats, eux, restent prudents. Ils estiment que l’annonce de la fermeture du site de Fessenheim aurait du être faite seulement après consultation. Soucieux de la situation de l’emploi, la CGT ne veut par ailleurs pas voir les portes de la recherche scientifique sur les méthodes d’exploitation de gaz schiste se refermer.

Pour alimenter le débat, le cabinet SIA Conseil vient de publier un rapport selon lequel l'exploitation de cette source d’énergie pourrait créer au moins 100 000 emplois en France d'ici 2020.

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