Bien sûr, on n'a jamais entendu François Hollande lâcher, comme Nicolas Sarkozy deux ans après le Grenelle de l'environnement, « l'écologie, ça commence à bien faire ». Le candidat socialiste s'était même engagé pendant la campagne à réduire la part du nucléaire en France et à lancer la transition écologique de l'économie.
Mais on en reste pour l'instant au stade des intentions. Et depuis la présidentielle, les alliés écolos ont même dû avaler quelques couleuvres. Le débarquement de la première ministre de l'Ecologie, Nicole Bricq, sous la pression du lobby pétrolier, et son remplacement par Delphine Batho, davantage au fait des questions de sécurité ; le maintien du projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes, à Nantes, la ville du Premier ministre.
Sans compter quelques déclarations de nature à crisper les alliés écologistes : Jean-Marc Ayrault assurant que le débat sur le gaz de schiste n'était pas tranché, ou le discours stéréophonique de deux ministres sur « le nucléaire, filière d'avenir ».
François Hollande lui-même n'a jamais manifesté un intérêt spontané pour les questions environnementales. Le productivisme reste dans l'ADN des socialistes, qui n'ont pas encore réalisé leur propre transition écologique.