Saint-Ouen décrétée zone de sécurité prioritaire, Latifa ne peut que s'en réjouir. Cette mère de famille a longtemps habité le quartier Arago, complètement gangrené par la drogue. Aujourd'hui, le trafic a encore pris de l'ampleur : « Il y a des vendeurs de shit et on n’est pas très bien sécurisé. Ils sont à proximité des écoles et vendent à vue d’œil. Ils n’en ont pas honte. Et même avec la police à côté, ils vendent. C’est vrai qu’on n’est pas en sécurité. Mes enfants me disent "qu’est-ce qu’ils font dehors ? Ils travaillent ?". Ca explose. »
Déloger les trafiquants qui tiennent le terrain, c'est justement l'ambition de Manuel Valls : « Faire de la sécurité une priorité pour tous les Français, à commencer pour ceux et celles qui sont les plus exposés à la délinquance. C’est souvent les plus fragiles dans ces quartiers populaires. Femmes, enfants, personnes âgées, travailleurs, et ceux qui ne peuvent pas partir ou qui veulent vivre dans leur ville et dans leur quartier parce qu’ils l’aiment, mais qui ont le sentiment de ne plus être chez eux. »
A Saint-Ouen, à dix minutes seulement du coeur de Paris, la drogue se vend à ciel ouvert dans vingt-huit points de vente réguliers.