Côte d'Ivoire, Libye, Afghanistan... les militaires français ont été sollicités à plusieurs reprises ces dernières années, généralement avec succès. Et les plus haut gradés de France auraient toutes les raisons de se réjouïr puisqu'ils ont mené à bien les réformes qui leur étaient imposées depuis 2008.
Pourtant, toutes armes confondues, le moral est en berne. C'est qu'avec 54 000 postes supprimés entre 2009 et 2015, il ne reste plus beaucoup de « gras » à enlever, et si on va plus loin, on va « toucher l'os ». Cette année même, l'armée de terre aura franchi à la baisse le seuil symbolique des 100 000 hommes. Du coup, c'est désormais l'entretien et la maintenance des matériels qui souffrent.
Les uns rognent sur les munitions, les autres font des économies sur les pièces de rechange, tous les corps d'armée sont au régime sec. Au plus haut niveau, les capacités de la France sont jugées « notoirement insuffisantes en termes d'avions ravitailleurs et de drones », tandis que le maintien en condition opérationnelle des bâtiments de la marine, des avions et des hélicoptères embarqués se fait a minima.
Tous les chefs d'Etat-major sont inquiets : alors qu'il faut déjà songer à une nouvelle loi de programmation militaire, sur fonds de crise inédite, le risque est grand d'entamer cette fois-ci l'efficacité de la défense nationale.