Devant la perspective de nouvelles coupes budgétaires l'armée française craint pour son efficacité

Pendant tout le mois de juillet 2012, les différents chefs d'état-major des armées françaises ont été auditionnés par la commission de Défense de l'Assemblée nationale. Un nouveau Livre blanc de la Défense doit en effet sortir prochainement ; il définira l'ambition stratégique de la France pour la période 2014-2019. D'ores et déjà, le malaise est évident chez les gradés : fiers de leurs troupes, ils redoutent une perte de cohérence et d'efficacité liée aux trop fortes pressions budgétaires.

Côte d'Ivoire, Libye, Afghanistan... les militaires français ont été sollicités à plusieurs reprises ces dernières années, généralement avec succès. Et les plus haut gradés de France auraient toutes les raisons de se réjouïr puisqu'ils ont mené à bien les réformes qui leur étaient imposées depuis 2008.

Pourtant, toutes armes confondues, le moral est en berne. C'est qu'avec 54 000 postes supprimés entre 2009 et 2015, il ne reste plus beaucoup de « gras » à enlever, et si on va plus loin, on va « toucher l'os ». Cette année même, l'armée de terre aura franchi à la baisse le seuil symbolique des 100 000 hommes. Du coup, c'est désormais l'entretien et la maintenance des matériels qui souffrent.

Les uns rognent sur les munitions, les autres font des économies sur les pièces de rechange, tous les corps d'armée sont au régime sec. Au plus haut niveau, les capacités de la France sont jugées « notoirement insuffisantes en termes d'avions ravitailleurs et de drones », tandis que le maintien en condition opérationnelle des bâtiments de la marine, des avions et des hélicoptères embarqués se fait a minima.

Tous les chefs d'Etat-major sont inquiets : alors qu'il faut déjà songer à une nouvelle loi de programmation militaire, sur fonds de crise inédite, le risque est grand d'entamer cette fois-ci l'efficacité de la défense nationale.

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