A Aulnay-sous-Bois, Daniel Vallot
L’équipe du matin est arrivée à 6h30 dans une ambiance difficile. C’est en effet le dernier jour de travail avant les vacances, avec cette perspective d’une fermeture de l’usine à l’horizon 2014. Quatre semaines de congés payés et une semaine de chômage partiel pour la plupart des employés du site.
Parmi les ouvriers, certains ont décidé de partir malgré tout, et d’autres ont annulé leurs vacances. C’est le cas d’Alain, 43 ans, qui part en temps normal dans le sud de la France : « Là, on va rester à la maison, confie-t-il. On est beaucoup à se poser la question, qu’est-ce qu’on va faire en rentrant ? Puis là, les vacances vont être un peu gâchées. Moi, j’évite d’aller chez ma mère parce qu’avec mon frère, on ne va parler que de cela. Déjà ici, on en parle tout le temps. A la maison, on en parle tout le temps. Il faut laisser un peu passer maintenant. »
C’est aussi pour anticiper sur les journées de grève qui se profilent, et donc sur les pertes de salaire qui en découleraient, que certains salariés d’Aulnay vont renoncer cette année à leurs vacances.
Car à Aulnay, la rentrée est dans toutes les bouches, et des mobilisations se préparent. Certains ouvriers sont résignés, d’autres sont très combatifs et souhaitent des actions « coup de poing » dès le mois de septembre.
Pour Victorino, l’idéal serait un blocage de la production à Aulnay, mais aussi à Poissy, l’autre usine francilienne de PSA. Il explique : « Le seul moyen, c’est de bloquer là où il y a beaucoup de production. Et là où la production se fait actuellement, c’est Poissy. Donc si on arrive à se rassembler avec les gens de Poissy, à 2 000, 3 000 personnes, automatiquement, ça sera bloqué. On ne va pas bloquer éternellement, mais si on arrive à bloquer deux ou trois jours, je crois que la direction va comprendre. »
Rendez-vous est pris le 4 septembre; c’est ce jour-là que la production doit reprendre à Aulnay-sous-Bois, sauf en cas de débrayage.