Reclassement des ouvriers de PSA, la grande inconnue

La colère et la consternation dominent toujours chez les salariés de PSA Peugeot Citroën. Vendredi 13 juillet, le plan de restructuration annoncé la veille a été détaillé aux ouvriers du groupe. A Aulnay-sous-Bois, la production a été interrompue pour un moment. Sous le choc de la fermeture programmée de leur usine, les 3 000 ouvriers de cette ville du nord de la banlieue parisienne s'interrogent désormais sur leur avenir, malgré l'engagement de PSA de tous les reclasser. La moitié à l'usine de Poissy près de Paris, l'autre en externe, dans les entreprises de Seine-Saint-Denis.

Avec notre envoyé spécial en Seine-Saint-Denis,

Comme tous les salariés de PSA, Leila a reçu hier un courrier lui expliquant les possiblités de reclassement qui se profilent. Elle s'interroge : « Je travaille ici avec mon mari. Qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce qu'on va aller tous les deux à Poissy ? Est-ce qu'on va aller ailleurs ? »

Parmi les éléments à prendre en compte, il y a la distance. Car l'usine de Poissy se trouve à l'ouest de Paris. Tania Sussest, déléguée du Syndicat indépendant de l'automobile (SIA) résume la situation : « Il y a des gens qui viennent d'Amiens, de Reims, de Soisson, de Crépy. Ils ont aujourd'hui des maisons adaptées en fonction de la composition de la famille. Et demain, sur le marché des appartements à Poissy, ils ne pourront se payer qu'un F2. Donc ces gens ne sont pas intéressés pour être mutés à Poissy. »

Et puis il y a tous ceux, nombreux, qui ne croient pas aux engagements de PSA. « C'est des salades qu'il a raconté le PDG, comme quoi il n'y aura personne sur le carreau, qu'il y aura 1 500 personnes à Poissy, 1 500 je sais pas où... C'est des salades », s'indigne l'un d'entre eux, tandis que son collègue ajoute : « Déjà à Poissy, ils vont sortir 750 personnes, et là ils disent qu'il y a 1 500 places, donc je comprends pas, c'est pas logique. » Pour beaucoup, ce ne sont que des « mensonges ».

Enfin, il y a les reclassements en externe, aux alentours d'Aulnay-sous-Bois. Seul problème : le taux chômage en Seine-Saint-Denis est le plus élevé de la région parisienne.

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