A l'heure de la relève à Aulnay-sous-Bois, pour l'équipe du matin, la journée qui s'achève est particulière. Dans plusieurs ateliers, la production s'est interrompue. Pour un grand nombre d'ouvriers, il était difficile, voire impossible, de travailler normalement.
Une femme avoue son désarroi : «Moi, j'étais déprimée, je suis allée à l'infirmerie. On a travaillé un petit peu. On a arrêté un petit peu. Les gens ne sont pas motivés. On a quand même travaillé mais pas comme les autres jours. »
En effet, elle n'est pas la seule. Un de ses collègues a du mal à reprendre le dessus : « Comment voulez-vous qu'on ait envie de travailler? Quand vous entendez qu'après des années qu'on a travaillé ici, ça va fermer, ça ne donne pas envie de travailler. »
Durant plusieurs heures, l'usine a tourné au ralenti. La production s'est même arrêtée en fin de matinée dans les ateliers. Une ambiance particulièrement difficile. Les employés sont les premiers à en témoigner : « Faut dire la réalité des choses. Il y a de la tension. Même les chefs (...) essayent de calmer les gens. Mais, je vous le dis, à un moment ça va péter. Il y a un fossé maintenant entre les employés et les ouvriers. Pour l'instant, les gens sont calmes. Mais en septembre, je vous annonce que ça va être dur pour PSA. »
Les ouvriers d'Aulnay-sous-Bois seront en congé le 26 juillet prochain, le jour où leur seront détaillées les mesures de reclassement promises par PSA.