Un comité d’entreprise extraordinaire se tenait ce jeudi matin au siège du groupe PSA Peugeot Citroën. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. PSA Peugeot Citroën a annoncé l'arrêt de la production dans son usine d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, pour 2014 et la suppression de 8 000 emplois en France.
La cure d’austérité que Peugeot va s’infliger sera donc sévère et destructrice en termes d’emploi. Rien qu'à Aulnay, c'est 3 000 emplois qui vont être supprimés.
Une fermeture symboliquement lourde. Au-delà des conséquences en terme d’emplois, il s’agit en effet de la première fermeture d’usine en France, dans le secteur automobile, depuis 1992. A l’époque, il s’agissait de l’usine Billancourt de Renault. Le site de Rennes est aussi touché par ce plan de restructuration.
Jusqu’à présent, Peugeot Citroën avait toujours refusé de confirmer ce scénario, mais les syndicats soupçonnaient le groupe d’avoir voulu laisser passer les élections présidentielles et législatives.
« Seisme »
C'est donc le premier grand test pour le gouvernement. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, avait déclaré hier, que ces annonces et la fermeture d’Aulnay seraient « un choc pour la nation ». Concrètement, la marge de manœuvre du gouvernement dans ce dossier est limitée, Peugeot étant un groupe privé. Mais le gouvernement peut faire pression sur PSA pour tenter de limiter la casse. Arnaud Montebourg a d'ailleurs rappelé que le groupe avait bénéficié ces dernières années, d’une aide financière importante de la part des pouvoirs publics.
Enfin, le gouvernement pourrait tenter d’agir sur la reconversion du site d’Aulnay et sur le reclassement des salariés, avec l’objectif de limiter le plus possible l’impact en terme d’emploi de la fermeture.
Et côté syndicats, les réactions ne se sont pas faites attendre. Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a par exemple parlé de « séisme » et estimé que « la guerre est déclarée ». Et insiste sur l'ampleur de l'impact de ces fermetures sur l'emploi.