Après la mise en examen, mercredi, de Didier Lombard, les différents échelons de la direction opérationnelle de France Télécom sont à leur tour rattrapés par la justice. Louis-Pierre Wenes, l'ancien n°2 du groupe et Olivier Barberot, l'ancien directeur des ressources humaines ont, eux aussi, été mis en examen pour harcèlement moral.
Pascal Gand, le juge d'instruction, enquête sur la gestion de l'entreprise de 2006 à 2009. Engagée dans un vaste plan de restructuration, France Télécom avait à cette époque supprimé 22 000 postes et procédé à 10 000 changements de métier. Il y a eu une volonté délibérée de compression d'effectifs sans prendre en compte les risques psychosociaux, affirment les syndicats à l'origine de la plainte.
En 2008 et 2009, 35 salariés de l'ex-opérateur public se sont suicidés. Le rapport de l'inspection du travail de 2010 pointait le harcèlement managérial dont étaient victimes en particulier les fonctionnaires, incités à changer de métier ou à quitter l'entreprise.
A de nombreuses reprises, la direction avait été alertée par les inspecteurs du travail, sans succès.