Convaincre, ce sera l'objectif de Jean-Marc Ayrault lors de son discours de politique générale devant les députés. Convaincre que les promesses de campagne de François Hollande peuvent être honorées. Et convaincre aussi que les efforts demandés aux Français pour tenir les engagements pris seront importants mais justes. La tâche ne sera pas facile pour le nouveau Premier ministre, qui doit prononcer le discours fondateur de son action à Matignon dans un contexte particulièrement difficile.
La situation économique et budgétaire détériorée, que l'audit de la Cour des comptes a confirmée, fait en effet peser une hypothèque sur la politique gouvernementale et l'espoir suscité au cours de la campagne de François Hollande se heurte désormais au principe de réalité. Une contrainte que le Premier ministre ne nie pas, lui qui a affirmé sa volonté de tenir « un langage de vérité » et de « restaurer la confiance ».
Tout en respectant le projet présidentiel marqué du sceau de ce qu'il appelle le « réalisme de gauche » qui constitue sa feuille de route, Jean-Marc Ayrault doit imprimer sa marque, celle d'un chef du gouvernement responsable, dont l'objectif est non pas d'appliquer une politique de rigueur, comme le susurre déjà la droite, mais une politique de réforme avec un objectif : le redressement. Un objectif qui nécessitera de réduire les dépenses et d'augmenter les recettes. Comment, à quel rythme ? C'est ce que doit expliquer le Premier ministre.