D'après un article du journal Le Monde, un fonds de cinquante millions d'euros préalablement destiné aux banlieues serait géré par l'Etat français et seulement distribué à certaines PME méritantes. Pour l'Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld), c'est la déception qui prédomine, sur le fond de l'affaire autant que sur la méthode. Kamel Hamza, le président de l'Aneld qui a négocié l'accord avec l'émir qatarien, livre son sentiment : « C’est quand même assez perçu comme un hold-up, un détournement de fonds, dans la mesure où ce fonds, c’est l’Aneld qui l’a porté, qui est allée au Qatar, qui a rencontré l’émir, qui a défendu cette idée de tendre la main à ces porteurs de projets, à ces créateurs d’entreprise, dans les quartiers. Et aujourd’hui, on nous annonce par la presse que ce fonds ira aux PME et est géré par le ministère du Redressement productif. Les PME ont Oseo, une banque publique d’investissements pour les PME. Et la banlieue n’a rien. »
A l'origine, le fonds devait concerner les entreprises en voie de création : « Aujourd’hui, les appels à projet qu’on a reçus, ce sont des entreprises qui sont en cours de création, qui sont en développement, qui n’ont pas de moyens, qui n’ont pas de salariés. Parfois, ce sont leurs propres emplois. Donc qu’est-ce qu’on va leur dire ? On va leur dire que vous n’êtes pas une PME, donc attendez. »
Attendre, c'est la seule chose que peuvent faire pour l'instant les chefs d'entreprise en devenir issus des quartiers. Les ministères de l'Investissement productif et du Logement, premiers concernés, n'ont pas confirmé l'information, le Premier ministre non plus.