Il reste 541 sièges à pourvoir. Trente-six heureux députés ont, en effet, été élus dès le premier tour, dont six membres du gouvernement, parmi lesquels le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ceux-ci devraient donc logiquement laisser leur place à leurs suppléants si la gauche emporte la majorité ce dimanche.
Pour les autres, il faut donc en passer par ce second tour avec plus ou moins de facilité. Plutôt très facile pour la douzaine de candidats uniques. Car oui, il est possible d'avoir un deuxième tour avec un seul candidat. En général, il s'agit d'un candidat de gauche qui bénéficie du principe de discipline républicaine quand un autre candidat de gauche, arrivé en seconde position, s'est désisté.
Pour un peu moins de 500 circonscriptions, ce sera un duel classique, en général entre la gauche et la droite. Et puis s'il n'y a aucune quadrangulaire. Il y a cette année 35 triangulaires dont 29 dans lesquelles le Front national est partie prenante. C'est dans ces cas, encore plus que dans les autres, que la mobilisation et donc l'abstention jouera un rôle important.
Au premier tour, près de 43% des inscrits ne s'étaient pas déplacés. En 2007, pour les dernières législatives, le taux d'abstention avait légèrement augmenté entre les deux tours.
Les pouvoirs de l’Assemblée nationale
L'Assemblée nationale a deux fonctions essentielles : faire la loi et contrôler le gouvernement. Le pouvoir législatif, les députés le partagent avec les sénateurs, mais en cas de désaccord entre les deux chambres du Parlement, c'est bien l'Assemblée nationale qui a le dernier mot.
C'est pour cela que le gouvernement procède toujours des partis qui forment la majorité de l'Assemblée. Les députés ont aussi un pouvoir de contrôle sur le gouvernement. Ils peuvent le renverser soit en refusant de voter la confiance, soit en votant une motion de censure.
Sous la Ve République, ces pouvoirs sont limités. En cas de blocage, le gouvernement peut en effet faire usage de l'article 49.3, qui permet de faire passer un texte sans vote, à moins que l'Assemblée ne vote une motion de censure.
Depuis la réforme de 2008, néanmoins, le gouvernement ne peut utiliser cette arme du 49.3 qu'une fois par session. C'est aussi cette réforme de 2008 qui instaure l'élection de députés par les Français de l'étranger.