François Bayrou avait la mine sombre, le 10 juin 2012, lorsqu'il est venu s'adresser à la presse après l'annonce des résultats du premier tour des législatives de sa circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Et pour cause, il était devancé par son adversaire socialiste, Nathalie Chabanne et talonné par son concurrent de l'UMP, Eric Saubatte. Autrement dit, il est contraint à une triangulaire pour le second tour.
Un choc attendu mais un choc quand même pour le centriste qui paie aux législatives son vote personnel en faveur de François Hollande à la dernière présidentielle. En renonçant ainsi à la traditionnelle alliance du centre et de la droite, François Bayrou a rompu -peut-être plus qu'il ne l'imaginait- le lien avec les électeurs béarnais et s'est fragilisé au point d'avoir -sur le papier- peu de chances de l'emporter au second tour. Lui même l'a reconnu tout de suite, en évoquant « une rude bataille ».
Une rude bataille à mener en une semaine pour essayer de convaincre qu'il est, malgré tout, le meilleur porte-parole de la circonscription. Une rude bataille presque vitale pour ne pas perdre son dernier mandat national et ne pas se retrouver le 18 juin simple conseiller municipal de Pau.