« Il n'y avait rien dans son dossier », dit Me Rachel Lindon, l'avocate d’Abdurahman Ali Samatar, l'un des deux acquittés. Mais l'incertitude a régné jusqu'au bout : « Mon client est évidemment très heureux, il ne cesse de dire qu’il respire enfin. Ca sera un choc pour lui de découvrir le vrai Paris, parce qu’il ne l’a vu qu’à travers les murs de la prison et de la télévision qu’il avait dans sa petite cellule. »
Rachel Lindon décrit un homme déraciné, largué dans un pays inconnu : « Ni lui, ni les autres ne connaissent rien à la France. Certains se demandaient s’ils pouvaient rentrer à pied chez eux. Maintenant, on espère qu’une solidarité va se créer autour d’eux pour trouver une solution plus pérenne que la solidarité d’une compatriote qui ne pourra les accueillir à long terme. »
Ils sont libres, mais tout reste à trouver : un hébergement, des moyens de subsistance
Abdurahman Ali Samatar va demander l’asile politique en France. Il ne peut retourner dans son pays, explique son avocate, puisqu'il a aidé les enquêteurs : « Il avait donné des noms de pirates. Là-bas, on connaît les noms des chefs. S’il devait y retourner, ce serait très risqué pour lui. Il paraît donc impossible qu’on le renvoie dans son pays à l’heure actuelle. »
Les trois Somaliens vont demander des dédommagements pour détention arbitraire.