L'écrivain avait été naturalisé français en 1981, puis élu à l'Académie française en 1996 où il avait rejoint les quelques immortels non français ou d'origine étrangère qui y siégeaient.
Avant d’être un grand romancier, il a été un infatigable découvreur de talents. A la Quinzaine Littéraire puis au Nouvel Observateur, Hector Bianciotti a fait découvrir au grand public des écrivains peu connus comme Ferdinando Camon, Eduardo Berti, ou plus tardivement, Hervé Guibert.
C’est dans les années 1960 que cet Argentin, né le 18 mars 1930 à Calchin Oeste, une province de Córdoba en Argentine, dans une famille d’origine italienne, écrit ses premiers romans et nouvelles, dans sa langue maternelle : Les déserts dorés, Celle qui voyage la nuit, Ce moment qui s’achève, et surtout le Traité des saisons », qui reçoit le Prix Médicis étranger.
La métamorphose
En 1995, dans Le pas si lent de l’amour, il avait raconté son exil depuis l’Argentine et la métamorphose qui lui a fait adopter le français. Le français qu’il avait appris en confrontant des textes de Paul Valéry à leur traduction espagnole.
Ecrivain raffiné et cultivé, Hector Bianciotti cultivait dans ses romans l’obsession de la langue exacte, la passion pour les mots, concevant la littérature sinon comme une religion du moins comme un travail d'orfèvre de l'âme.