Olivier Poivre d’Arvor ne décolère pas. Il affirme que le Prix du Roman Arabe attribué à l’écrivain Boualem Sansal pourrait lui être retiré. « Boualem Sansal est allé en Israël, à l’invitation d’écrivains israéliens, explique Olivier Poivre d’Arvor. Je trouve cela indigne de lui retirer son prix. Ce qui est probablement en cause, c’est le fait que ce prix est financé par des ambassadeurs, par des diplomates en France, de la ligue arabe et du conseil des ambassadeurs. Aujourd’hui, la politique d’un certain nombre de pays arabes est de considérer qu’il ne faut pas avoir de discussions avec Israël, ce qui est un choix libre pour des Etats, mais quant aux individus… si des écrivains français ou algériens veulent rencontrer des écrivains israéliens, je ne vois pas en quoi c’est un crime contre l’humanité, ni même contre la cause des Palestiniens d’ailleurs. La remise du prix a été repoussée, je suis diplomate moi-même, et je sais ce que les mots veulent dire. J’ai lu le communiqué du Hamas qui, je pense, a fait peur à ceux qui mécènent ce prix. »
Contacté par RFI, le Conseil des ambassadeurs arabes en France n’a pas souhaité se prononcer avant leur réunion de ce mardi 12 juin où une décision sera prise avec les membres du jury.