Le Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, réélu au premier tour à Nantes, s'est également exprimé pour demander aux électeurs d'apporter au camp présidentiel une « majorité large, solide et cohérente » au second tour dimanche prochain, pour installer le changement « dans la durée ».
« Les jeux ne sont pas si faits que cela », veut néanmoins croire Jean-François Copé, patron de l'UMP, largement en tête dans sa circonscription de Meaux. « Partout où nos candidats peuvent se maintenir, ils se maintiendront ».
Marine Le Pen a déclaré que le Front national confirmait sa « position de troisième force politique de France ». « La recomposition que nous appelons de nos voeux est en marche », estime la présidente d'un FN crédité de 13,7% des suffrages au niveau national, et qualifiée pour le second tour à Hénin-Beaumont face au PS Philippe Kemel. Mais rien n'assure le parti d'extrême droite d'être représenté à l'Assemblée à l'arrivée.
L'adversaire Front de gauche de la leader nationaliste à Hénin-Beaumont, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui reconnu sa défaite dans la même circonscription. Il est arrivé en troisième position et ne sera pas présent au second tour. Il a pour l'instant refusé d'appeler à voter pour Philippe Kemel. « Il est normal qu'on soit déçu, car on rêve toujours de l'honneur de marcher devant et de porter les couleurs de la République », confie-t-il. « Ce soir, c'est le coeur paisible que je vais quitter cette scène mais pas ce département », promet le cadre du Parti de gauche et du Front de gauche.
Incertaine d'obtenir le nombre de sièges suffisants à la constitution d'un groupe parlementaire, la ministre Europe Ecologie-Les Verts Cécile Duflot s'est quand même dit « heureuse » d'observer un « net progrès » de son parti aux législatives. L'écologiste y voit la « solidité » d'une majorité « diverse », où le Front de gauche doit selon elle prendre toute sa place.
« Une partie importante de mon électorat traditionnel n'a pas compris et n'a pas accepté mon choix de voter pour François Hollande au deuxième tour de l'élection présidentielle », a reconnu François Bayrou, dans un moment de sincérité comme la politique en produit peu, au moment de commenter la situation de son parti à l'issue du premier tour des législatives. Le MoDem est en effet, comme en 2007, sinon plus, en très grande difficulté. Son dirigeant lui-même est contraint à une triangulaire UMP-PS-MoDem au second tour dans sa circonscription à Pau. Selon lui, ce second tour sera « particulièrement ardu ».