A la fin juillet 2007, les positions spéculatives de Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société Générale, s’élèvent à la somme astronomique de 30 milliards d’euros, soit une perte latente de 2,5 milliards. Et au sein de la Société Générale, les signes d’alarme se multiplient : « Mon volume d’activité, soutient Jérôme Kerviel, était visible de tous car ces chiffres apparaissaient dans la base informatique. »
« Pas si simple », rétorque Claire Dumas, la représentante de la banque. Et cette spécialiste du trading de préciser que seuls les contrôleurs des services supports et l’assistant du trader avaient une vision générale de son activité, en particulier l’assistant en question (car il est le point de convergence des alertes). Mais il n’a pas compris ce qui se passait.
Pour Claire Dumas, « Kerviel donnait des explications avec beaucoup d’assurance, de gentillesse, de coopération. Les autres traders ne font pas ça. Alors quand quelqu’un amène sur un plateau une explication construite et ficelée, ça passe car ça fait gagner du temps. »
« Toutes les alarmes étaient au rouge et vous voulez nous faire avaler cette fable ! », s’indigne la défense. « Toutes les alarmes clignotaient, c’est vrai, répond Claire Dumas, du tac au tac, mais ces indicateurs sont allumés à des moments différents et à des endroits différents. Et ils ont été éteints, un par un, par Jérôme Kerviel lui-même. »