Procès Kerviel : la théorie du complot au coeur des débats

Le procès de Jérôme Kerviel se poursuit devant la Cour d'appel de Paris. L'ancien trader est jugé pour avoir fait perdre près de 5 milliards d'euros au groupe Société Générale début 2008. Ce jeudi 7 juin 2012, la Cour a exigé de la défense qu'elle produise la preuve de la « théorie du complot » évoquée la veille : Kerviel avait insinué que ses chefs l'avaient sciemment laissé prendre des positions spéculatives de plusieurs dizaines de milliards d'euros, afin qu'il puisse servir en temps voulu de fusible à la Société Générale.

A la fin juillet 2007, les positions spéculatives de Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société Générale, s’élèvent à la somme astronomique de 30 milliards d’euros, soit une perte latente de 2,5 milliards. Et au sein de la Société Générale, les signes d’alarme se multiplient  : « Mon volume d’activité, soutient Jérôme Kerviel, était visible de tous car ces chiffres apparaissaient dans la base informatique. »

« Pas si simple », rétorque Claire Dumas, la représentante de la banque. Et cette spécialiste du trading de préciser que seuls les contrôleurs des services supports et l’assistant du trader avaient une vision générale de son activité, en particulier l’assistant en question (car il est le point de convergence des alertes). Mais il n’a pas compris ce qui se passait.

Pour Claire Dumas, « Kerviel donnait des explications avec beaucoup d’assurance, de gentillesse, de coopération. Les autres traders ne font pas ça. Alors quand quelqu’un amène sur un plateau une explication construite et ficelée, ça passe car ça fait gagner du temps. »

« Toutes les alarmes étaient au rouge et vous voulez nous faire avaler cette fable ! », s’indigne la défense. « Toutes les alarmes clignotaient, c’est vrai, répond Claire Dumas, du tac au tac, mais ces indicateurs sont allumés à des moments différents et à des endroits différents. Et ils ont été éteints, un par un, par Jérôme Kerviel lui-même. »

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