C'est un sondage de l'institut CSA qui nous l'apprend : 57% des personnes interrogées déclarent de l'intérêt pour cette campagne législative. C'est 6 points de moins qu'avant le premier tour de la présidentielle et 4 points de moins qu'avant le premier tour des législatives il y a cinq ans. Et du coup forcément, les prévisions sur le taux de participation s'en ressentent.
C'est un autre sondage, Ipsos/Logica, paru ce vendredi matin qui nous apprend que la participation est estimée entre 57% et 60%. 60%, c'était le taux de participation en 2007. Autre indication, la faible mobilisation des Français de l'étranger lors du premier tour qui s'est achevé dimanche dernier. Même s'il y a eu des problèmes spécifiques liés au vote par internet, la participation a tout de même été faible. Voire très faible. Entre 13 et 27% selon les onze circonscriptions, c'est loin des 42% enregistrés lors du deuxième tour de la présidentielle. La semaine dernière, c'est le secrétaire général adjoint de l'UMP Marc-Philippe Daubresse qui expliquait constater qu'on entendait moins parler de politique dans les médias, notamment audiovisuels.
François Hollande pour la mobilisation
D'abord, les élections législatives ont toujours moins mobilisé que la présidentielle. Ensuite et c'est ce que dit un dirigeant socialiste cité par l'Agence France Presse (AFP) : « Il y a un risque de lassitude. La campagne a été longue. Il y a eu une surdose médiatique. Pour l'électorat de gauche, il y a également eu les primaires ». Bref, les gens ont eu leur dose de politique depuis pratiquement un an et ils ne sont pas loin de penser qu'avec l'élection présidentielle, le plus dur a été fait. François Hollande l'a d'ailleurs bien senti. En visite jeudi dans une école maternelle, lui qui a entamé sa campagne encore bien avant, n'a pas nié qu'il comprenait que la campagne a commencé il y a presqu'un an.
Mais le président de la République a tout de même appelé à la mobilisation. « Le choix qui est posé, c'est de savoir si le projet que j'ai présenté pour les Français va pouvoir être mis en œuvre avec un gouvernement et une majorité, ou si une politique différente va être décidée par les Français », a dit François Hollande. « Cela mérite donc une mobilisation, une participation. Et je demande aux Français, au-delà de leur formation politique, de leur choix, d'y consacrer une part de leur temps dimanche prochain », a-t-il ajouté.
Coupler législatives et présidentielle
C'est le député écologiste Noël Mamère qui le proposait mardi. Il faudrait coupler les deux scrutins car la configuration actuelle, qui avait été décidée lorsque Lionel Jospin était Premier ministre, fait des législatives une élection de seconde zone. Le député de la Gironde indique d'ailleurs que le futur groupe parlementaire Europe écologie-Les Verts (EELV), s'il parvient à se constituer après le 17 juin, fera une proposition en ce sens. Une telle correction du calendrier « remettrait la pyramide républicaine sur ses pieds », assure-t-il, en estimant que l'élection législative « est la plus importante ».
Les toutes dernières enquêtes publiées donnent un léger avantage à la gauche parlementaire. Toute la question est de savoir si le Parti socialiste (PS) peut décrocher la majorité absolue de 289 sièges à lui tout seul ou pas. Une victoire de la droite et une cohabitation de cinq ans serait une surprise en l'état actuel des sondages. Cela dépendra sans doute du nombre de triangulaires dans lesquelles le Front national (FN) pourra se maintenir. La règle c'est qu'il faut avoir rassemblé 12,5 % des inscrits pour se maintenir. Des inscrits et non pas des suffrages exprimés. Ce qui nous ramène à l'incertitude sur la participation qui rend toute tentative d'anticipation sur les résultats particulièrement hasardeuse.