Ismaël Ali Samatar reconnaît bien les faits : oui, il est parti à l’abordage du Ponant, puis il a gardé les otages. Mais à l’entendre, il n’est pas un vrai pirate. Le 4 avril 2008, avec ses camarades, il était simplement parti pêcher la langouste, explique-t-il, lorsqu’ils ont croisé la route du Ponant.
Ismaël Ali Samatar, le « pirate par opportunisme », comme ironise Michel Quimbert, avocat des parties civiles : « Il nous a expliqué qu’il était parti à la pêche, que par hasard, on trouve avec eux du matériel de guerre et, aussi par hasard, on trouve des échelles qui sont adaptées et spécialement confectionnées pour aborder le Ponant ; que lui était parti à la pêche, mais armé, équipé pour aborder le Ponant. Tout ça, évidemment, est totalement dépourvu de crédibilité. »
Lorsque les forces françaises ont arrêté Ismaël Ali Samatar, ce dernier avait en sa possession 37 000 dollars. Une véritable fortune pour un pêcheur de langoustes qui, d’ordinaire, ne gagne pas plus de 4 dollars par jour.