Procès du «Ponant» : les avocats des pirates présumés s'insurgent contre «la mauvaise foi» de l'accusation

Le procès du Ponant se poursuit ce mardi 29 mai devant la Cour d'assises de Paris. Le Ponant est un voilier français qui avait été détourné au large de la Somalie en avril 2008. Six Somaliens sont dans le box des accusés, poursuivis pour avoir pris en otage l'équipage du voilier. Agés de 25 à 50 ans, ils sont poursuivis pour enlèvement et séquestration ainsi que pour vol en bande organisée. Un seul reconnaît être un pirate. Verdict le 11 juin.

Après quatre années de détention en France, les pirates présumés du Ponant ont bien changé. Ils ont forci et aujourd’hui, ils sont vêtus à l’occidentale.

Lors de l’instruction, les membres d’équipage du Ponant ne les avaient pas reconnus. Mais en défilant à la barre, subitement, ils en reconnaissent certains, voire même tous, à l’instar de Guillaume Lévêque, matelot à bord du Ponant, même s’il est incapable aujourd’hui de dire quels rôles avaient ces pirates à bord.

Sur le banc de la défense, les avocats, Cédric Alépée et Martin Pradel, crient au mensonge. « C’est scandaleux dans la mauvaise foi, s'insurge le premier.Vous avez quelqu’un qui n’a jamais été fichu de reconnaître mon client et les autres clients, et qui vient aujourd’hui dire à la barre quatre ans après : "oui, c’est eux !" On marche sur la tête dans ce dossier ! »

« C’est très surprenant, renchérit Martin Pradel. Surtout, ça semble correspondre à une nécessité de l’audience de maintenir la cohérence d’une accusation, ce serait très mal compris qu’il y ait des personnes interpellées, en prison depuis quatre années, et qui n’auraient rien à faire dans ce box, parce que parfaitement innocentes. Pour nous, c’est un peu sidérant parce que les parties civiles n’ont rien à gagner à faire ce type de déclarations devant la cour ! »

Dans le box, seul un accusé reconnaît être un pirate. Les autres clament leur innocence et visiblement semblent surpris par ces accusations.

Partager :